Se soigner en allaitant

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Allaiter et se soigner, c’est possible !!!!

Trop de mères sont encore aujourd’hui contraintes à interrompre (momentanément ou définitivement) leur allaitement, sous prétexte de devoir prendre des médicaments, présentés comme incompatibles par leur médecin ou leur pharmacien.
La réalité est toute autre.

« Déconseillé pendant l’allaitement »

La référence de tout soignant en terme de médication, c’est le Vidal. Or dans cet ouvrage, la plupart des traitements se verront affublés de la mention « déconseillé pendant l’allaitement », ou « contre-indiqué pendant l’allaitement ».

Le fait est qu’aucune étude n’est réalisée pour connaître l’impact réel d’une molécule durant l’allaitement, et ce pour des raisons déontologiques évidentes (qui est d’accord pour expérimenter ça avec son bébé ? ;-) ). En pratique, donc, et en l’absence de données fiables et exploitables, le laboratoire qui commercialise les préparations préférera en limiter l’usage au maximum (principe de précaution). Il en va de même pour la grossesse.

Le médecin qui prescrit une molécule a priori déconseillée ou contre-indiquée le fait « à ses risques et périls » si j’ose dire : en cas de problème et de procès, c’est sa responsabilité qui est engagée directement.

On a cependant maintenant suffisamment de recul sur nombre de substances pour en évaluer les risques réels, mais ces derniers ne peuvent être mentionnés sur les notices faute d’étude. Il faut donc chercher l’information ailleurs…

Compatible ou pas ?

On dira d’un médicament qu’il est compatible lorsque le sevrage inhérent à la prise du traitement a plus d’impacts négatifs sur la santé de l’enfant que la poursuite de l’allaitement malgré le traitement et ses effets secondaires possibles.

Sont pris en compte : la dose ingérée par la mère, le taux de passage dans le lait, le temps d’élimination de l’organisme, l’impact de la molécule prise directement par l’enfant, l’âge de l’enfant, le nombre de tétées…

Le plus souvent, les molécules disponibles en version pédiatriques par exemple ne poseront pas de problème à des doses normales et prises ponctuellement.

Où trouver l’information ?

Plusieurs organismes peuvent répondre aux professionnels de santé qui se poseraient la question de prescrire tel ou tel traitement, ou directement aux mamans.

On peut interroger par exemple les lactariums ou les centres de pharmaco-vigilance.

En parallèle, on retrouve des informations fiables :
- sur le site internet du CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes) : les informations concernent la grossesse et le temps de l’allaitement, et sont classées par type de traitement ou par nom commercial du médicament.
- auprès du réseau Médic-al, basé au lactarium de Paris : un site qui explique, une permanence téléphonique,
- sur le site internet de l’hôpital pédiatrique de Valence (Espagne)  e-lactancia : en anglais ou en espagnol uniquement, les informations sont classées par nom de molécule. L’intérêt principal de cette ressource réside dans les données pharmacocinétiques qui complètent les fiches et peuvent permettre d’affiner les prescriptions.

En résumé

Il ne faut pas hésiter à insister auprès de votre médecin pour qu’il cherche plus d’information sur les traitements prescrits, quitte à amener avec vous les références citées plus haut.
On rappellera au passage les recommandations de l’OMS en matière d’allaitement, à savoir 6 mois en exclusif et au moins 2 ans dans le cadre d’une alimentation diversifiée : quelque soit l’âge de votre enfant il ne devrait pas vous être proposé comme seul choix de le sevrer pour vous soigner, sous prétexte qu’il est grand et n’aurait plus besoin de votre lait !