Du biberon au sein

bébé Allaité, non au printemps

Parce que l’allaitement,  c’est aussi souvent un cheminement, dans le cadre de la SMAM 2014 (Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel), Audrey partage avec nous ses ressentis sur son expérience.

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Il y a 5 ans je tombais enceinte, les plus beaux jours de ma vie et l’une de mes plus grandes réussites. Suivi de ma grossesse, RDV médicaux avec les professionnels… Puis enfin les cours de prépa à l’accouchement : j’étais curieuse, anxieuse…

J’avais dans l’idée de ne pas allaiter car selon ce que j’avais pu entendre, entre autres, l’allaitement empêchait le lien avec le papa : « il faut couper le cordon ombilical », « il faut laisser la place au papa »… Tous les « on-dit » me freinaient. Toutefois, je me disais que j’allais essayer, au moins le temps du séjour en maternité… Lors de la séance de préparation, ma sage-femme de l’époque passe 1h sur le sujet : passage en revue des positions, on fait comme ci, comme ça… Et voilà, me voici parée pour l’allaitement !

Bébé arrive, super chouette ! Je le mets au sein, ça se passe bien. Les premiers temps (genre les 2/3 premiers jours) sont peu confortables, un peu douloureux, mais bon, je relativise… Arrive une nuit où Petit-Bout ne fait que réclamer… Je suis fatiguée, je n’ai pas l’habitude de rester debout en pleine nuit – sauf bien sûre pour faire une bonne bringue - : Mais que se passe-t-il ?! J’appelle donc la sage-femme qui me propose de prendre bébé en pouponnière pour me soulager. Et là je la bénis ! Ben oui elle me permet de DORMIR.

Mon bébé revient tout frais, et moi aussi – enfin presque. On  me dit que Petit-Bout a pris un complément de lait de près de 20ml, et qu’il dort bien maintenant.

Je suis donc sortie de la maternité, ma bouteille de complément de 40mL sous le bras, car j’ai déduis que je n’ai pas assez de lait et que s’il pleure c’est parce qu’il a faim. L’allaitement a duré 3 mois, j’ai arrêté car je « devais » reprendre le travail et puis parce que finalement, on n’allaite guère après 3 mois : forcément sinon le papa, Lui, ne peut pas trouver attache avec son enfant (toujours les « on-dit »).

Bon… Ca c’était avant…

Avant quoi ?

Avant que je ne m’intéresse de plus près à la chose, que j’échange avec des puristes et des « extrémistes »…

Tous préjugés mis à part, j’ai découvert une bande de nanas hyper abordables, qui ont su au cours des ces 5 dernières années me faire découvrir et donner envie d’allaiter. Leur approche était douce, rien de forcé. Juste qu’elles ont pris le temps de m’expliquer, qu’il pouvait y avoir des fluctuations … Que la fameuse nuit où tu en baves, il fallait y être préparée, que c’est une phase normale préalable à la montée de lait… que… que… que… que….

Bref, aujourd’hui je peux m’exprimer sur le sujet moi aussi, même si je ne suis qu’une petite joueuse à leurs yeux : je n’ai allaité « qu’ » 1 an mon dernier ;-)

De mon expérience, qui me ronge le plus c’est :

  • De m’apercevoir que le corps médical ne semble pas avoir les compétences pour suivre un allaitement, et de surcroit, décourage beaucoup de mamans
  • De constater que même tes amis-ies te disent que les enfants d’au moins 1 an et toujours allaités auront des problèmes psychomoteurs…
  • D’entendre que l’allaitement empêche le père de prendre sa place : depuis quand on construit une relation sur la base de la nourriture ? Et le père prend la place qu’il souhaite avoir (mais ça c’est encore un autre débat)
  • De réaliser que l’estomac d’un bébé de 3 jours n’est pas plus gros qu’une noisette, et de me rappeler qu’au même âge, mon 1er petit bout a ingurgité 20 mL… soit 5 fois plus que ce que son estomac aurait pu contenir
  • Que….
  • Que….

Ce ne sont finalement que le résultat d’un manque de communication ou de son altération… à l’heure où les canaux de communications sont les plus diverses et variés…