C’est évidemment le coeur serré que je prends le clavier ce jour. Il n’y a pas de mot pour parler de l’innommable, il n’y a que des émotions : stupeur, tristesse, incompréhension.
Je ne vais pas m’étendre sur l’horreur, ce serait lui accorder trop de place, trop d’importance, elle ne le mérite pas. Aujourd’hui je veux vous parler d’amour et d’espoir…
Je suis d’un naturel optimiste, utopiste, trop diront certains. Profondément idéaliste, je vis au pays des Bisounours et j’y suis bien. J’y suis entourée d’amis tout aussi « perchés » que moi, et nous vivons ainsi dans notre petite bulle de bonheur et de bienveillance. Je vis volontairement coupée autant que possible de l’actualité et de la violence qui l’imprègne (en restant informée un minimum quand même), je fuis les conflits qui me heurtent et me blessent, et mon quotidien est ainsi jonché de marques d’attention et de free hugs.
Faudrait-il que je revienne sur Terre ? Que je m’endurcisse un peu ?
Longtemps je me suis posée la question… Plus le temps passe et plus je suis convaincue que non.
Je sais que la violence est là, partout, tout le temps. Je sais que je vis dans un microcosme précieux et rare mais qu’il ne reflète pas la réalité de notre monde.
Non, je ne veux pas me blinder, je ne veux pas apprendre à vivre avec, je ne veux pas m’adapter à tout ça.
Je ne me voile pas la face pour autant.
Je veux continuer à sourire, être optimiste et insouciante.
Je veux continuer à donner de l’amour et de l’attention à mes proches mais aussi à des inconnus de passage, et de manière inconditionnelle.
Je veux continuer à croire en la bonté et l’honnêteté naturelles.
Trop bonne, trop conne ?
oui, clairement Et je le revendique. Certes je me casse les dents régulièrement, mais que de belles rencontres à côté !!!! Que de beaux moments que je n’aurais pas vécus dans le cas contraire…
Je ne veux pas élever mes enfants dans la méfiance et dans la peur. Je veux qu’eux aussi connaissent ces mêmes parenthèses de bonheur et de légèreté que moi. Je veux que la confiance et la bonté soient leurs références.
Je fais le choix aujourd’hui de montrer à mes enfants comment construire leur bulle de bienveillance, d’amour et de respect. Une goutte d’eau dans l’océan… Je sais que demain, ils seront eux aussi confrontés à la violence, et je ne les élève pas sous cloche ! Mais plus nous serons nombreux à agir de même, plus nous insufflerons cette dynamique. L’amour, c’est contagieux aussi
Nous construisons les adultes de demain, qui eux-même modèleront le monde selon l’image qu’on leur aura insufflée. S’il n’y a malheureusement pas grand chose à faire pour lutter directement contre la violence qui sévit aujourd’hui, nous avons tous un rôle à jouer pour faire en sorte qu’elle ne soit plus alimentée demain.
Apprenons la bienveillance et le respect à nos enfants, semons l’amour et la confiance dans leurs esprits, et vivons le monde tel que nous le rêvons !