Ils grandissent dans nos coeurs

deuil périnatal

Ils naissent dans un silence assourdissant, parfois trop tôt, parfois trop malades, parfois juste la faute à pas de chance comme on dit.

Le vide.

Berceau, poussette, petits vêtements, seront rangés dans les cartons sans avoir été utilisés. Les doudous resteront immaculés faute d’être malmenés et suçotés. Parfois subsisteront quelques photos, seuls souvenirs tangibles de l’indicible.

Stupeur, incompréhension, culpabilité.

Pourquoi ? Est-ce qu’on aurait pu l’éviter ?

Qui aurait pu penser que l’absence puisse être si présente ? si pesante ?

Les années passent, et oui, l’absence aussi peut laisser des souvenirs.
Souvenirs de ces quelques minutes ou heures de contact, tellement précieuses, trop éphémères, et qui pourtant resteront gravées à jamais dans la peau
Souvenirs de ces premiers sourires qui n’auront jamais illuminé un visage éternellement figé
Souvenirs de la première bougie restée allumée faute de n’avoir jamais été soufflée

Pas de premiers pas. Pas de première rentrée scolaire. Pas de premiers émois. Rien que le vide.

Les années passent et n’allègent en aucun cas le poids de la solitude, chacune apporte au contraire son lot de non-souvenir.

Indifférence, peur.

Il faut passer à autre chose… Vous êtes jeunes, vous en ferez d’autres…. Au moins vous savez que ça marche… Ca vaut mieux qu’un handicapé…

L’invisible semble être difficile à saisir, petit à petit, ils tombent dans l’oubli. Mais pas pour leurs parents.

Aujourd’hui 15 Octobre, c’est la journée de sensibilisation au deuil périnatal.

J’ai la chance extrême de n’être pas concernée directement, et la tristesse tout aussi extrême de connaître quelques Paranges.

Pierre, Rozenn, Tamara, Ael, je ne vous ai jamais vus, je ne connais de vous que les non-souvenirs de vos parents, et j’aimerais parfois penser que je peux alléger le fardeau de votre absence par ma présence, douce utopie.

Aujourd’hui mes pensées accompagnent tous les parents concernés par le deuil périnatal, et tous ces petits anges qui ne grandissent que dans le coeur de leurs parents. 

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