Une fessée, ça n’a jamais tué personne…

JNVE

Ce Jeudi 30 Avril, nous fêterons la 12ème édition de la Journée de la Non Violence Educative. A cette occasion, j’aimerais prendre le temps de revenir sur cette petite phrase si souvent entendue lorsque le sujet de la fessée est abordé :

« Non mais c’est bon, faut arrêter, une fessée ça n’a jamais tué personne »

Je me dois de contester cette affirmation.

En France, chaque jour, 2 enfants meurent sous les coups de leurs parents.

2 ENFANTS PAR JOUR

Quel rapport avec la simple fessée évoquée plus haut me direz-vous ? Arrêtons l’extrémisme ! Donner une petite tape c’est sensiblement différent de maltraiter son enfant au point de le tuer !

Le rapport est très simple en fait, c’est la violence de l’acte d’une part, et l’escalade qu’il peut engendrer sous les effets conjoints de la fatigue et de la non-capacité de l’enfant à se conformer au cadre attendu.

Les questions qui se posent sont les suivantes : lorsque la simple tape ne produit pas les effets escomptés, que vous reste-t-il comme autre solution pour faire obéir votre enfant ? Lorsque l’usage est de frapper pour faire respecter une règle, que se passera-t-il lorsque au bout du rouleau et épuisé (ça nous arrive tous au moins une fois dans notre parentalité) vous « péterez un boulon » et irez plus loin ? Jusqu’où irez-vous pour faire respecter votre cadre par ce biais ? Et enfin et surtout, où s’arrête la « fessée banale » et où commence la maltraitance ?

Voyez comme la limite est fine…. Etes-vous capable de la définir ?

Moi pas.

De fait, la plupart des adultes français ont eux-mêmes reçu des fessées étant enfants. Vous, moi… Soyez honnêtes avec vous-même, cela vous a-t-il réellement incité à stopper les comportements jugés non conformes aux règles de la famille ? Moi non. En revanche cela m’a incité à mentir pour ne pas recevoir de gifle…

Je considère mes enfants comme des personnes à part entière, lorsqu’il y a désaccord, il y a discussion. Il ne me viendrait pas en tête de donner une gifle ou une fessée à mon conjoint lorsque nous nous disputons, lui-même serait susceptible de se retrouver avec une plainte pour violence conjugale sur le dos s’il me frappait chaque fois qu’il n’est pas en accord avec mon comportement : en quoi nos enfants devraient-il recevoir des coups lorsque nous sommes mécontents d’eux ? En quoi est-ce plus légitime ?

Les pays ayant légiféré contre les châtiments corporels ont vu les taux de décès liés à la maltraitance chuter drastiquement. Citons l’exemple des pays nordiques où le taux de décès inhérents aux coups est aussi de 2 enfants….. mais par an.
Autre culture, autres moeurs, « ça marchera jamais chez nous, on est latins, on est sanguins, on respecte pas les règles »…
Certes, peut-être. Mais pourquoi ne pas essayer ?! Qu’est-ce que ça coûte ? Je me souviens de la législation anti-tabac et de l’interdiction de fumer dans les bars et discothèques, je me souviens du tollé que ça avait fait à l’époque, et de ces arguments comme quoi « on s’en fout on le fera quand même », etc… Et aujourd’hui ? Ben c’est rentré dans les moeurs et parfaitement accepté. Qui aurait parié là-dessus ? ;-)

Si vous saviez qu’il est possible d’éduquer un enfant sans ni gifle ni fessée, si on vous en donnait les moyens et les clés, choisiriez-vous toujours de frapper votre enfant ?

Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir le livre « La Fessée » (Olivier Maurel), ou encore les ouvrages d’Elaine Faber et Adèle Mazlisch (Parler pour que les enfants écoutent, les écouter pour qu’ils parlent), qui donnent des clés pour communiquer de façon respectueuse au quotidien.

N’hésitez pas aussi à suivre l’excellent blog S Comm C qui est une mine d’informations et de clés de réflexion autour de la parentalité !

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