L’écharpe tissée est sans doute le système de portage physiologique actuellement le plus connu en France, en grande partie car étant le premier à avoir été mis en vente chez nous.

C’est quoi ?

L’écharpe tissée se présente sous la forme d’une bande de tissu, taillée en pointe, d’une largeur d’environ 70cm et dont la longueur varie le plus souvent de 3.60m à 5.20m.

Confectionnée sur un métier à tisser, le tissage employé est usuellement ce qu’on appelle un sergé brisé (on trouve parfois l’appellation sergé croisé, dont le terme a été utilisé par erreur jusqu’il y a peu). La caractéristique de ce dernier est d’être plutôt raide sur les longueur et largeur, mais légèrement extensible sur les diagonales. L’élasticité est équivalente dans les 2 diagonales, et ne déforme pas la matière.
Récemment sont apparues sur le marché nombre de nouvelles écharpes confectionnées en jacquard. L’intérêt est surtout esthétique puisqu’avec cette technique on obtient des motifs variés et réversibles. Les jacquards en question ont des comportements similaires à celui du sergé brisé.

La plupart des écharpes tissées sont composées de coton exclusivement. On trouve maintenant plusieurs mélanges, alliant le coton à du lin, bambou, chanvre, laine, soie…

Pour qui ?

L’écharpe tissée est le système le plus polyvalent sur le marché, elle permet de porter dans de bonnes conditions aussi bien un nouveau-né qu’un bambin, et même un adulte ! Certaines marques annoncent une résistance de leurs textiles à des tractions allant jusque 700kg (nous vous recommandons de stopper votre portage avant ce poids ).

La « rigidité » du tissu permet de n’avoir qu’une seule couche en soutien de l’enfant. Le coton étant en outre une matière naturelle et respirante, l’écharpe tissée restera relativement « légère » en été.

Elle permet de porter en ventral, décentré, ou dans le dos, en s’ajustant parfaitement aux morphologies du porteur et du porté.

C’est pas trop compliqué ?

Accusée d’être trop complexe à manier, l’écharpe tissée est souvent boudée… à tort ! Car non, ce n’est justement pas « si » compliqué que ça

Nous conseillons généralement de participer à un atelier d’initiation au portage pour être accompagnés dans l’apprentissage dans de bonnes conditions, et connaître notamment les bases de sécurité et les petits trucs et astuces permettant de dompter les longueurs. Une fois la logique des nouages comprise, l’écharpe s’avère finalement être très intuitive.

Ca fait un peu look péruvien non ?

Et bien non ! Là encore l’écharpe tissée a longtemps été connotée « bobo » « écolo », mais on trouve maintenant une belle variété de motifs et coloris, certains étant d’ailleurs très sobres. De quoi plaire à tout le monde

C’est juste un bout de tissu, en fait…

Il est tentant effectivement de penser qu’il suffit de prendre n’importe quel bout de tissu pour confectionner son écharpe, oui mais non, c’est en réalité bien plus complexe que cela.

Une écharpe reste avant tout un porte-bébé, lequel est soumis à des normes strictes. Outre le fait qu’il est souvent complexe de trouver un tissu facile à manier et permettant un portage confortable (une simple toile par ex ne convient généralement pas), il n’y a aucune garantie en ce qui concerne sa solidité et son innocuité.
Je crois assez peu à l’argument d’un tissu qui se romprait en plein portage, en revanche j’accorde beaucoup d’attention aux traitements et teintures employés ! Le bébé est en contact très étroit avec la matière : il la respire, la mâchouille, il peut y avoir aussi des échanges via la peau facilités par la sueur, etc…
Les marques sérieuses veillent à employer des tissus exempts de teintures toxiques (oeko tex par exemple, mais il existe d’autres certifications du même ordre). NB : ces certifications ne font malheureusement pas partie des normes obligatoires pour commercialiser un porte-bébé.

En conclusion de ce point, je dirais également que certes, l’écharpe n’est qu’un bout de tissu, mais que justement, la qualité du-dit bout de tissu est d’autant plus importante

Et du coup, y’a-t-il des inconvénients et contre-indications ?

Il n’y a à ma connaissance aucune contre-indication stricte à l’utilisation de l’écharpe tissée, sa très grande polyvalence permettant de s’adapter à de très nombreuses contraintes.

Parmi les inconvénients principaux, on pourra citer :
- le temps d’installation : un porteur bien rôdé parviendra à réaliser le nouage très rapidement, mais ce n’est clairement pas un portage qui se met en place instantanément.
- les longueurs : les pans traînent à terre lorsqu’on réalise ou défait le nouage. Cela étant on peut souvent pré-installer en bonne partie et limiter cette problématique.
- l’installation en elle-même : même avec un atelier, certains porteurs ne seront jamais à l’aise avec la mécanique du nouage, qui nécessite un minimum de repérage dans l’espace pour être appréhendée
- le contact du tissu : jugé trop rêche, trop contenant, bloquant, par certains qui préféreront d’autres matières plus souples

En résumé

En résumé l’écharpe tissée est ultra polyvalente, ultra durable, permet de porter en toutes saisons, dans toutes les positions, et à tout âge. Elle ne sera pas forcément la plus pratique selon le besoin de portage qu’on rencontrera, mais n’a pas vraiment de limite.
La technique du nouage peut rebuter, en ce cas il est vivement conseillé de suivre un atelier pour apprendre à s’en servir, le toucher peut également être désagréable pour certains porteurs qui préféreront plus de souplesse dans la matière.